« Ave Caesar morituri te saluant! »(« Salut, Empereur, ceux qui sont sur le point de mourir te saluent”) – c’est une salutation qui devait être adressée par les gladiateurs à l’empereur avant le début du combat. Mais le gladiateur est-il vraiment sorti dans l’arène et a-t-il dit les mots?
En fait, cet appel ne concernait qu’un événement ponctuel – la naumachie – organisé en 52 de notre ère sur ordre de l’empereur Claude dans les eaux destinées au drainage du lac Fucinus. Les sources anciennes ne mentionnent pas d’autres jeux, où les gladiateurs adresseraient ces mots à l’empereur.
Cette histoire est rapportée par Suétone. Les flottes ”rhodésienne » et ”sicilienne » devaient se battre entre elles (chacune composée de douze ou cinquante navires tertiaires). Avant le début de l’affrontement, les combattants (naumachiarii) ont dit les mots mentionnés ci-dessus pour lesquels Claude était censé répondre « aut non” (ou non). Les condamnés comprirent que l’empereur les avait graciés et refusèrent de se battre. Claude s’était longtemps demandé s’ils ne devaient pas être tués (les prétoriens armés de catapultes et de balistiques étaient placés autour du « champ de bataille”), mais il a finalement réussi à les persuader de se battre.
Sous une forme inchangée, l’histoire se répète dans « L’histoire romaine” de Cassius Dio. Plus tôt que les deux, Tacite décrit dans ses « Annales” naumachie sur le lac Fucinus, mais ces mots ne sont pas mentionnés.
Il convient de noter que la théorie de l’utilisation de cette phrase est désavantageuse, tout d’abord, car chacun des guerriers voulait acquérir la plus grande renommée et la plus grande domination, ce qui garantissait le culte du public et augmentait les chances de retrouver la liberté. Le gladiateur devait recevoir la liberté sur la base de la décision du propriétaire ou de l’empereur, mais cela n’arrivait pas souvent. Le combattant libéré a reçu une épée en bois (rudis), symbolisant la fin de la vie du gladiateur et le début d’une vie libre.