L’éducation de  » The Wire « 

Jermaine Crawford était trop jeune pour comprendre. Quand il a rejoint le casting de The Wire à l’adolescence, l’acteur maintenant âgé de 24 ans m’a dit: « Je n’avais absolument aucune idée de ce dont je faisais partie. »Il a commencé à donner un sens à son rôle dans la série dans laquelle il avait été abandonné seulement lorsque le scénariste-producteur Ed Burns lui a donné une conférence de peps. Ce jour-là, les acteurs et l’équipe tournaient une scène pour la quatrième saison de l’émission dans une ancienne école primaire de Baltimore. Crawford, qui joue le rôle de Duquan « Dukie » Weems, élève de huitième année frappé par la pauvreté, était entouré d’enfants locaux jouant des étudiants.

« Regardez bien autour de vous, » Crawford se souvient que Burns lui a dit. « Beaucoup de ces enfants dans cette classe sont des Dukies de la vie réelle, et vous racontez leurs histoires. » Crawford, alors âgé de 14 ans, a rapidement compris ce qu’il faisait. Le programme est techniquement une fiction, a-t-il déclaré, « mais il disait la vérité. »

Quinze ans après la première de l’opus du créateur David Simon sur HBO le 2 juin 2002, il reste une représentation inégalée du fonctionnement interne d’une ville américaine en déclin. Le fil tranche profondément dans les institutions publiques en décomposition de Baltimore. « C’est peut-être la seule narration à la télévision », a déclaré Simon au New Yorker il y a dix ans, « qui suggère ouvertement que nos constructions politiques, économiques et sociales ne sont plus viables, que notre leadership nous a échoué sans relâche, et que non, nous n’irons pas bien. »À travers les yeux d’un ensemble diversifié de policiers, de trafiquants de drogue, de politiciens et de citoyens, le public voit comment ces échecs affectent une communauté afro-américaine majoritaire. La série n’a jamais remporté un Emmy, mais elle est maintenant utilisée comme outil d’enseignement dans les salles de classe à travers le pays.

Le fait que le spectacle se soit avéré à la fois sage et prophétique n’est d’aucun réconfort pour Burns. « Cela n’a bien vieilli que parce que le monde est devenu pire que ce que nous avons créé avec The Wire », a déclaré Burns, un ancien détective de Baltimore qui est devenu le partenaire d’écriture de Simon. Pour que Burns arrive à ce stade, nous n’avons même pas eu à parler de la mort de Freddie Gray, de la récente note du procureur général Jeff Sessions implorant les procureurs fédéraux de demander à nouveau les sanctions les plus sévères possibles pour les délinquants non violents, ou d’un projet de loi sur les soins de santé soutenu par le président Trump qui laisserait 23 millions de personnes supplémentaires non assurées.

La brutalité policière, la guerre de la drogue malavisée et les politiques qui s’attaquent aux pauvres — ces choses n’ont pas disparu depuis que Le fil s’est enroulé après cinq saisons en 2008. « Cela résonne toujours », a déclaré Burns, âgé de 70 ans, qui vit aujourd’hui dans la campagne de Virginie-Occidentale. Il est fier d’avoir contribué à façonner le programme historique, mais n’a aucun intérêt à le revoir. Pas besoin. « Je ne retourne pas en arrière », a déclaré Burns. « Je connais ce monde intimement. Pour moi, c’est juste une tragédie. Je n’ai pas besoin de le voir. Je l’ai en quelque sorte vécu. »(Simon a longtemps considéré Le Fil comme une tragédie grecque.)

Le spectacle est plein de personnages qui, avec peu d’autres options, ont emprunté des chemins autodestructeurs. Le public ne voit pas souvent tous les facteurs – internes et externes – qui les ont égarés. Mais dans la quatrième saison, nous sommes présentés à quatre adolescents noirs dont l’avenir est incertain. L’arc se déroule sur un semestre au collège. Ça affecte douloureusement. « Vous voyez la vie des enfants en jeu », a déclaré Burns, « et c’est un drame puissant. » The Wire n’a jamais été meilleur que lorsqu’il racontait leurs histoires.

Burns était particulièrement équipé pour examiner un système d’éducation publique en centre-ville. Après avoir passé deux décennies en tant que flic, puis coécrit le livre The Corner: Une année dans la vie d’un quartier du centre-ville avec Simon, dans les années 90, il est devenu professeur de géographie à la Hamilton Middle School de Baltimore.

« J’étais flic depuis 20 ans, et j’étais à ’Nam depuis un an, et entrer dans cette salle de classe était probablement la chose la plus difficile que j’aie jamais faite », a déclaré Burns. « Il y a une déconnexion totale de toute autre expérience. »Dans des interviews, Burns a cité le fait que lors de sa première année d’enseignement, 13 de ses enfants ont été abattus. Il a déclaré que la pensée dominante parmi ses collègues de Hamilton, qui comptait une population étudiante majoritairement noire, était la suivante: « Vous ne pouvez rien faire pour ces enfants. »

Dans la quatrième saison du Fil, c’est plus ou moins l’environnement dans lequel Roland Pryzbylewski entre. Joué par Jim True-Frost, « Prez » est un détective imprudent qui a quitté la force par honte après avoir tiré par erreur sur un officier noir en civil. À la recherche d’un changement de carrière rédempteur, il prend un emploi pour enseigner les mathématiques à la fictive Tilghman Middle School. L’alter ego réel de Prez n’avait aucune expérience en classe, mais sa femme a enseigné à Baltimore pendant deux ans. True-Frost se souvient que Burns a ri doucement lorsqu’elle a raconté l’histoire d’un de ses collègues enseignants disant: « J’ai combattu au Vietnam. C’est pire. »

Au début, Pryzbylewski est dépassé. Mais il apprend rapidement la vérité: « Le système, dit True-Frost, est empilé contre les enfants vraiment pauvres. »Lorsque Michael Lee (Tristan Wilds), Namond Brice (Julito McCullum), Randy Wagstaff (Maestro Harrell) et Dukie (Crawford) entrent dans l’orbite de Prez, ils sont déjà en difficulté.

« Le défi de les retourner à l’âge où nous les rencontrons est herculéen », a déclaré Burns. « Si vous n’investissez pas dans les années les plus formatrices de votre vie, de zéro à 3, il y a tellement de dégâts. Ces dégâts deviennent de plus en plus intenses à mesure qu’ils marchent sur la route de la pauvreté. »

Le brillant mais timide Dukie vit avec ses parents toxicomanes dans une maison sans eau courante. Il est sous-entendu que Michael, cérébral et couvé, a été maltraité par son beau-père. Le débrouillard Randy, qui vend des bonbons à ses camarades de classe, est en famille d’accueil. Le groupe est complété par le provocateur Namond — le fils du trafiquant de drogue incarcéré Wee-Bey Brice — qui perturbe constamment la classe.

Les quatre adolescents se réunissent pour naviguer dans la vie dans l’ouest de Baltimore. Si leur lien à l’écran semblait réel, c’est parce qu’il l’était. Leur amitié s’est forgée bien avant le début du tournage de la quatrième saison.

Au milieu des années 2000, avant d’auditionner pour un rôle à la télévision, Julito McCullum devait remplir un formulaire d’informations générales. Une question l’a perplexe: « Quelle est votre émission de télévision préférée? »Ne sachant pas quoi écrire, il a demandé à sa mère, qui a dit: « Il suffit de mettre Le fil. Si jamais ce spectacle attire des enfants, tu dois y participer. »

Deux semaines plus tard, l’adolescent de Brooklyn lisait pour Namond. Ce jour-là, se souvient McCullum, Simon portait un maillot violet des Ravens de Baltimore.  » J’étais pétrifié « , dit McCullum en riant.  » David avait l’air si méchant. »

Pourtant, McCullum a décroché le rôle, et bientôt il était à Baltimore en tournage avec le casting. Eh bien, pas exactement. Tout d’abord, Wilds — à 16 ans, le plus âgé du groupe — McCullum, Harrell et Crawford ont passé environ un mois au nouveau bureau de production de The Wire à Columbia, dans le Maryland. Là, ils ont assisté à une version improvisée de l’école. « C’était comme un camp », a déclaré McCullum. Le quatuor a passé le temps en regardant Family Guy et Anchorman, en jouant au basket-ball dans un centre récréatif à proximité et en se perdant sur Internet. Harrell a même aidé McCullum à créer une page Myspace. (Rappelez-vous : C’était en 2005.) Comme avec n’importe quel groupe d’amis, il y avait occasionnellement des combats. « Jermaine a eu le plus de mal », a déclaré Harrell.  » Il était le plus jeune. Je lui ai donné une tonne de merde qui n’était pas justifiée. » A déclaré Crawford: « C’était très difficile. »

Leur formation comprenait également des séances avec Robert Chew. Le défunt natif de Baltimore, un acteur et enseignant qui jouait le pivot de la drogue « Proposition » Joe Stewart, a travaillé en étroite collaboration avec les quatre jeunes acteurs de la série. Il a doucement guidé les adolescents à travers des scripts tristes et émotionnellement complexes. « Il nous a aidés à surmonter des couches d’inconfort », a déclaré Crawford, « et nous a permis de nous rendre aussi facilement que possible à l’endroit où nous devions être. »

« Les enfants seraient si sollicités de lui », a déclaré Burns. Avec Chew, Burns a ajouté, les adolescents « ont formé ce lien. Chacun dirait‘ « Vous pourriez le faire de cette façon » ou « Vous pourriez essayer cela. »Ils sont entrés avec une idée très forte de la façon de jouer la scène. »

Sans Mâcher, McCullum dit qu’il n’est pas sûr qu’il aurait pu donner vie à Namond. Pour ses élèves sur le fil, Chew était plus qu’un simple mentor.  » Il nous a fait comprendre, dit McCullum, de quoi tout cela parlait. »

Au fur et à mesure que la quatrième saison se déroule, Prez commence à comprendre son environnement. « Sachant qui est Pryzbylewski, il ne pouvait pas entrer et être un individu dominant », a déclaré Burns. Mais réalisant que la directive de ses patrons de se concentrer sur la préparation de ses cours pour les tests standardisés de l’État n’est pas la moins efficace, l’enseignant change d’approche.

« Si vous avez un plan de leçon qui échoue et que vous vous blâmez, vous êtes sur la voie de devenir un bon enseignant », a déclaré Burns. « Si vous blâmez les enfants, vous devriez trouver un autre emploi. Et ce que Prez a fait, c’est dire‘ « Pourquoi ai-je échoué? Pourquoi je ne les ai pas rejoints ? »

Pour engager ses propres cours, Burns savait qu’il devait être créatif. « J’enseignais en septième année avec des enfants qui lisaient en première année « , a-t-il déclaré. « Donc parler de n’importe quel type d’histoire n’a pas de sens. Vous vous ajustez. »Il a donc commandé des gallons de colle Elmer et des milliers de bâtons de popsicle et a dirigé des projets d’ingénierie de base. « Les enfants ont adoré ça », a déclaré Burns. « C’était pratique et c’était quelque chose qu’ils n’avaient jamais fait auparavant, c’est-à-dire sortir de dessous le bureau. »

Dans Le fil, Prez apprend que ses élèves aiment tirer aux dés. À la surprise de ses collègues, il utilise le jeu pour enseigner les probabilités. Il fait également mesurer la taille et l’envergure de ses enfants et installe un ordinateur qui a été retiré du stockage. L’adaptation de nouvelles méthodes se traduit par une poignée de développements positifs.

Bien qu’il soit encore froid à Prez, Michael se révèle excellent en mathématiques. Dukie, à qui son professeur donne discrètement des vêtements et de la nourriture propres, montre ses compétences en informatique. Et quand Randy découvre que des bonbons en vrac peuvent être achetés à moindre coût sur Internet, il s’allume et demande avec succès à Prez de lui en commander avec une carte de crédit.

Pendant ce temps, Namond est retiré de la classe et placé dans une pièce avec neuf autres élèves perturbateurs de la même manière. Le programme d’essai, co-dirigé par Howard « Bunny » Colvin, un ancien policier soucieux de réforme, prend en compte les besoins des adolescents dont le comportement est enraciné dans un traumatisme. Peu à peu, certains enfants commencent à faire des progrès.

Les gains, cependant, sont principalement confinés à la salle de classe. Comme Burns me l’a rappelé, une journée d’école typique ne dure que six heures. Et selon le district, les enfants ne sont en classe que pendant environ 180 jours par an. « Cela laisse énormément de temps quand ils ne sont pas à l’école », a déclaré Burns. Pour Michael, Namond, Randy et Dukie, c’est un problème.

Il est facile d’oublier que dans la première de la quatrième saison, les quatre jeunes pistes profitent en fait de leurs derniers jours de vacances d’été. Une partie de l’épisode tourne autour des garçons qui font pipi dans des ballons d’eau et les jettent sur les intimidateurs du quartier. Le plan se retourne contre lui, Michael se fait tabasser et Namond traite tout le monde de crème glacée. (Harrell se souvient que pendant le tournage de cette scène, McCullum l’a taquiné sur le choix de Randy de friandise congelée: une glace à l’eau multicolore comiquement géante.)

S’il reste une innocence dans leur monde, cependant, elle s’estompe bientôt. Le destin des enfants résume l’éthique de Simon, nous n’allons pas avoir raison.

Après avoir livré un message apparemment anodin pour le petit Kevin, trafiquant de drogue, Randy apprend que le message a conduit au meurtre d’un dealer rival. Randy est bientôt submergé par le fardeau de son secret. Tout en essayant de se sortir des ennuis à l’école, il dit au directeur adjoint — puis à la police — ce qu’il sait. Puis, après que le détective Thomas « Herc » Hauk ait fait savoir par erreur au petit Kevin que Randy avait été interrogé en tant que témoin, on apprend qu’il a parlé aux flics.

Randy se fait tabasser à l’école, ce qui incite le sergent Ellis Carver à assigner un poste de police à la place de Miss Anna, la mère adoptive de l’adolescent. Sans surprise, l’assurance de sécurité du détective est creuse. Quand quelqu’un téléphone dans un faux rapport de violence contre un flic, l’officier de garde s’enfuit. À ce moment-là, des adolescents incendient la maison, laissant Mlle Anna dans un état critique avec des brûlures aux deuxième et troisième degrés.

Cela conduit à l’une des scènes les plus mémorables et éviscérantes de l’histoire de la télévision. Lorsque Carver rend visite à Randy dans la salle d’attente de l’hôpital, le garçon ne veut naturellement pas entendre les excuses du détective.  » Tu vas aider, hein ? » Randy dit alors que sa voix s’élève et que Carver s’éloigne. « Tu vas veiller sur moi ? Vous allez vous occuper de moi, sergent Carver ? Tu le penses vraiment? Tu vas veiller sur moi ? Tu le promets ? Tu me soutiens, hein ? »

True-Frost a qualifié la performance de Harrell de « absolument dévastatrice. »Son objectif, a déclaré Harrell, était de « canaliser le sentiment d’abandon. »À la suite des échecs d’une série d’adultes dans sa vie, Randy est placé dans un foyer de groupe, où sa réputation de mouchard entraîne plus de coups.

Michael, lui, a un autre genre de problèmes. Ne sachant pas comment faire face à son beau-père violent, il demande de l’aide à Marlo Stanfield, le pivot de la drogue. Chris Partlow, le meilleur exécuteur de Stanfield, bat alors brutalement le prédateur de l’enfant à mort. En échange, Michael commence à travailler pour Marlo.

Pendant ce temps, Dukie est soumis à une promotion en milieu d’année en neuvième année. Mal à l’aise après avoir été prématurément retiré d’un environnement dans lequel il commençait à réussir, il quitte le lycée avant même le début de son premier jour. Lorsque la famille de Dukie est à nouveau expulsée, il emménage avec Michael et son petit frère Bug, pour qui Marlo a loué un appartement.

« Michael était le plus intelligent du groupe », a déclaré Burns. « Et il a lu la façon dont le monde était et il s’y est adapté. Les très bons trafiquants de drogue voient très tôt de quelle façon voler, vous savez? À une autre époque et à un autre endroit, ces gars-là auraient probablement été nos barons voleurs ou nos gens de Goldman Sachs. Dans leur monde, c’est du trafic de drogue. Il n’y a pas d’autre métier sur lequel vous pouvez compter. C’était Michael. »

Et puis il y a Namond, qui se rend finalement compte que le jeu n’est pas pour lui. Peu de temps après avoir donné de la drogue au jeune subordonné Kenard à vendre, le pipsqueak agressif prétend que les flics ont pris la planque. Après avoir réalisé que Kenard ment et a gardé le paquet pour lui-même, Michael le bat sanglant. Quand Michael dit à son ami de reprendre son colis, un Namond perturbé ne peut rassembler que quatre mots: « Je n’en veux pas. »

Il a fallu des années avant que McCullum comprenne l’importance de la ligne. « C’est le moment où il décide de dire verbalement: « Je ne veux pas de cette vie » », a déclaré McCullum. « C’est la seule scène que je n’oublierai jamais. Il restera avec moi pour le reste de ma vie. »

Namond tombe en panne plus tard, disant à Carver et au propriétaire du gymnase de boxe Cutty — un ancien gangster – qu’il n’est pas apte à suivre les traces de son père. « Ce n’est pas en moi », dit Namond. Bunny Colvin, qui quelques mois auparavant avait reconnu l’intelligence et le sens de l’humour de Namond, reçoit finalement la bénédiction de Wee-Bey et adopte le garçon. Dans l’univers de The Wire, c’est une fin heureuse rare.

« Trois d’entre eux sont tombés, un est sorti », a déclaré Burns. « Vous avez un taux d’échec de 75%. C’est probablement bas. »

Alors que la quatrième saison touche à sa fin, le système scolaire de Baltimore est confronté à un déficit de 54 millions de dollars. Malgré le manque à gagner, le nouveau maire Tommy Carcetti — qui a déjà les yeux rivés sur Annapolis et ne veut pas s’aliéner les électeurs potentiels en prenant l’argent des contribuables — refuse cyniquement d’accepter des fonds du gouverneur républicain du Maryland. Le bureau du maire tire également la sonnette d’alarme sur le programme de Colvin, en le doublant de suivi. (C’était l’ère du No Child Left Behind Act.) Lorsque son co-chercheur essaie de lui dire que les universitaires s’intéresseront toujours beaucoup à leurs découvertes, un Colvin frustré demande: « Quand la merde change-t-elle? »

Burns sait qu’il n’y a pas de solution miracle — le système scolaire réel de Baltimore a récemment fait face à un déficit budgétaire de 130 millions de dollars – bien qu’il soit certain que lutter contre la pauvreté aiderait. Avec la sécurité financière, a souligné Burns, les parents peuvent passer plus de temps avec leurs enfants. Et par conséquent, il est probable que moins d’enfants finissent comme Michael, Randy et Dukie.

« Pour des raisons à la fois économiques et politiques, nous ne voulons pas regarder la pauvreté », a déclaré Burns, un défenseur d’un revenu de base universel, une politique que le président Nixon a tenté à deux reprises d’instaurer. « Nous ne voulons pas emprunter cette voie. Parce que c’est si profond, si bouleversant, que le changer aujourd’hui, selon les règles que nous avons créées, serait impossible. »

The Wire n’apporte pas de réponse à la question de Colvin, mais 15 ans après ses débuts, le spectacle reste puissant pour avoir même l’audace de le poser. McCullum a dit qu’il entendait toujours des enseignants parler de la quatrième saison. « Merci d’avoir fait la lumière sur le système scolaire de la ville », s’est souvenu McCullum d’un dicton. « Peu de gens savent que les problèmes sont réels. »Un fan a dit un jour à Harrell que le spectacle était la raison pour laquelle il est devenu travailleur social. Et les gens continuent d’approcher Crawford et de lui dire qu’ils ont grandi comme Dukie. « C’est comme, putain de merde », a déclaré Crawford.  » Ce n’était pas mon histoire. Je suis vraiment privilégié de pouvoir aborder ce personnage. »

Wilds, McCullum, Harrell et Crawford ont tous passé la dernière décennie à naviguer avec succès dans le show-business, mais ils savent qu’ils sont inextricablement liés au Fil. Neuf ans après la sortie de la série, elle reste particulièrement pertinente. En cela, il y a à la fois la beauté et la honte.

« Cette histoire arrive en ce moment à quelqu’un », a déclaré Harrell.  » Ça n’a pas été réglé. »

Vous pouvez diffuser l’intégralité du fil sur HBO GO et HBO NOW.

Divulgation: HBO est un investisseur initial dans The Ringer.