Séquence photo montrant la restauration de la mangrove à Palk Bay, en Inde. (©OMCAR Foundation)
La restauration écologique est le processus d’aide à la récupération d’un écosystème qui a été dégradé, endommagé ou détruit.
Les écosystèmes sont des communautés dynamiques de plantes, d’animaux et de microorganismes interagissant avec leur environnement physique en tant qu’unité fonctionnelle.
Ces communautés peuvent être endommagées, dégradées ou détruites par l’activité humaine.
Les dommages désignent un impact nocif aigu et évident sur un écosystème, tel que l’exploitation forestière sélective, la construction de routes, le braconnage ou les invasions d’espèces non indigènes.
La dégradation fait référence aux impacts humains chroniques entraînant la perte de biodiversité et la perturbation de la structure, de la composition et de la fonctionnalité d’un écosystème. Les impacts à long terme sur le pâturage, la pression à long terme sur la pêche ou la chasse et les invasions persistantes d’espèces non indigènes en sont des exemples.
La destruction est le niveau d’impact le plus grave, lorsque la dégradation ou les dommages éliminent toute vie macroscopique et ruinent généralement l’environnement physique. Les écosystèmes sont détruits par des activités telles que le défrichement des terres, l’urbanisation, l’érosion côtière et l’exploitation minière.
La restauration écologique vise à initier ou à accélérer le rétablissement de l’écosystème après des dommages, des dégradations ou des destructions.
Les praticiens de la restauration n’effectuent pas le travail réel de rétablissement de l’écosystème. Au contraire, ils créent les conditions nécessaires à la récupération afin que les plantes, les animaux et les micro-organismes puissent effectuer eux-mêmes le travail de récupération. L’aide au rétablissement peut être aussi simple que l’élimination d’une espèce envahissante ou la réintroduction d’une espèce perdue ou d’une fonction perdue (comme le feu); ou aussi complexe que la modification des reliefs, la plantation de végétation, la modification de l’hydrologie et la réintroduction de la faune.
L’objectif de la restauration écologique est de ramener un écosystème dégradé à sa trajectoire historique, et non à son état historique. L’écosystème peut ne pas nécessairement retrouver son état antérieur puisque les réalités écologiques contemporaines, y compris le changement climatique mondial, peuvent l’amener à se développer le long d’une trajectoire modifiée, tout comme ces mêmes réalités peuvent avoir modifié la trajectoire des écosystèmes non perturbés voisins. L’histoire joue un rôle important dans la restauration, mais les conditions contemporaines doivent également être prises en compte.
Quand la restauration est-elle terminée ?
La restauration écologique vise à rétablir un écosystème auto-organisé sur une trajectoire pour atteindre un rétablissement complet. Alors que les activités de restauration peuvent souvent placer un écosystème dégradé sur une trajectoire initiale de rétablissement relativement rapidement, le rétablissement complet de l’écosystème peut prendre des années, des décennies, voire des centaines d’années. Par exemple, alors que nous pouvons lancer un processus de restauration de la forêt en plantant des arbres, pour que le rétablissement complet soit réalisé, le site devrait être une forêt pleinement fonctionnelle avec des arbres matures dans les classes d’âge représentatives d’une forêt indigène mature. S’il y avait des arbres vieux de 500 ans dans la forêt qui a été détruite, la restauration devrait logiquement prendre des centaines d’années pour parvenir à un rétablissement complet. Au cours de cette période de rétablissement, des obstacles imprévus au rétablissement peuvent être rencontrés, ou des activités de restauration supplémentaires peuvent devenir possibles à des stades ultérieurs de développement. Ainsi, bien que les activités de restauration individuelles puissent être terminées, dans la plupart des cas, le processus de restauration se poursuit au fur et à mesure que l’écosystème se rétablit et mûrit.
La restauration ne remplace pas la conservation.
Bien que nous puissions restaurer avec succès la biodiversité, la structure et la fonction d’un écosystème dégradé, la restauration écologique ne se substitue pas à la conservation, et la promesse de restauration ne doit pas non plus être utilisée pour justifier la destruction ou une utilisation non durable. En réalité, la restauration peut ne pas réussir à rétablir l’assemblage complet des espèces indigènes ou la pleine étendue de la structure et de la fonction de l’écosystème d’origine.